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Le rhum agricole est obtenu à partir de la fermentation du pur jus de canne à sucre (appelé vesou). Une fois la canne à sucre coupée et récoltée, elle est directement broyée afin d’obtenir son jus. Ce type de rhum est apparu au XVIIe siècle, lorsque des colons français installés aux Antilles ont introduit la canne à sucre à leurs cultures d’exploitation. C’est le français Jean-Baptiste Labat qui a été le premier à avoir pensé à distiller du jus de canne à sucre fermenté grâce aux levures naturelles du produit et à la chaleur. C’est l’effondrement du cours du sucre de canne à cause de la montée du sucre de betterave qui est à l’origine de l’industrie du rhum agricole.
Aujourd’hui, le rhum agricole produit en Martinique possède une Appellation d’ Origine Contrôlée (AOC) garantissant une grande qualité pour ce rhum. Cette appellation impose des règles quant à la production, le vieillissement, et la qualité des matières premières utilisées par le biais d’un cahier des charges bien précis.
La Guadeloupe possède une Indication Géographique protégée, permettant d’établir des règles strictes sur la production de ses rhums agricoles.
Pour obtenir l’appellation rhum agricole, le rhum doit avoir été produit dans certaines zones particulières : les DOM français (les Antilles françaises : Martinique et Guadeloupe, la Réunion et la Guyane) et l’île portugaise de Madère. Pour les rhums produits à partir de vesou dans les autres pays, ils auront l’appellation « Pur jus de canne ».
Le rhum traditionnel (aussi appelé rhum de sucrerie ou rhum industriel) est produit à base de mélasse, un sirop visqueux qui résulte du processus de raffinage du sucre de canne. Pour la petite histoire, ce serait Pietr Blower, un Néerlandais réfugié sur l’île de la Barbade dans les années 1630, qui aurait été à l’origine du premier rhum de mélasse. Il aurait alors importé la culture et la transformation de la canne à sucre, et aurait repris le procédé de distillation utilisé au Brésil pour distiller de la canne à sucre sur l’île. C’est ensuite le Père Labat qui aurait développé l’industrie de la canne à sucre pour produire du rhum.
Comme vous avez pu le comprendre, la principale différence de ces deux types de rhums est qu’ils sont produits à partir de matières premières différentes. Le rhum agricole est produit par la fermentation et la distillation du vesou, tandis que le rhum traditionnel est produit à partir de mélasse.
Le processus de fabrication pour le rhum agricole et le rhum traditionnel est relativement le même, seul le type d’alambic utilisé peut varier. Les deux types d’alambics (alambics à repasse ou alambics en colonne) peuvent être utilisés pour produire du rhum.
Dans les deux types de rhums, il est possible de les faire vieillir dans un fût (souvent des fûts en chêne). Ainsi, on trouve du rhum blanc (non vieilli), mais aussi du rhum âgé (rhum ambré et vieux).
Traditionnellement, le rhum agricole était distillé en alambic de type pot still en cuivre. Aujourd’hui, ces alambics ont été remplacés par des colonnes créoles de dernière génération en acier inoxydable, seuls les plateaux sont restés en cuivre.
Le rhum de mélasse est généralement distillé en alambic à colonne, produisant du rhum à haute teneur en alcool, mais avec moins de puissance aromatique à la sortie de l’alambic.
Attention, les informations ci-dessus peuvent varier en fonction des traditions des pays et des origines. On peut trouver des rhums de mélasse produit dans des alambics type pot style (comme en Jamaïque par exemple) et inversement.
Au niveau des profils aromatiques, on trouve une diversité de rhums assez impressionnante, avec d’un côté, le rhum agricole, et de l’autre, le rhum traditionnel. Les deux sont totalement différents. Le premier se démarque par ses arômes très prononcés de canne à sucre, par ses arômes végétaux et floraux, et quelques parfums fruités comme de la banane ou de l’agrume par exemple. Pour les rhums traditionnels, le profil aromatique est plus gourmand avec des arômes portés sur le caramel, le café, le cacao et la vanille.
On trouve du rhum en grande majorité sous les tropiques. Voici les principales zones et pays producteurs, ceux où vous trouverez des rhums classés parmi les meilleurs rhums du monde :
Aujourd’hui, le rhum agricole représente une très petite part dans la production mondiale du rhum (moins de 10%). Ce type de rhum est surtout produit sur les territoires français comme les Antilles, la Martinique et la Guadeloupe, mais on trouve aussi de bons rhums agricoles à Haïti ou sur des territoires d’Amérique Latine. Pour tout savoir sur le rhum agricole, consultez notre article dédié.
C’est le rhum traditionnel qui a su s’imposer au fil des siècles, sa production représente plus de 90% de la production mondiale du rhum. On le retrouve souvent dans les anciennes colonies hispaniques et anglaises. De ce fait, nous pouvons distinguer les rhums de tradition anglaise, et ceux de tradition hispanique. Cette écrasante majorité dans la production mondiale de rhum s’explique notamment par le fait que le rhum de mélasse est bien moins coûteux à produire qu’un rhum fait à partir de pur jus de canne à sucre.
Celui que vous préférez ! Comme pour les autres spiritueux, il n’y a pas de vérité absolue, chaque rhum a ses spécificités. Choisissez en fonction de vos goûts personnels (plutôt frais et naturel ou plutôt caramélisé, vanillé). Nous vous conseillons tout de même de déguster un large panel de rhums différents afin de vous forger votre propre avis.
Les façons de déguster du rhum agricole sont nombreuses, vous pouvez l’introduire dans des cocktails, mais ils sont aussi très bons à déguster seuls.
La qualité d’un rhum agricole dépendra essentiellement de la qualité de la terre sur laquelle la canne à sucre a poussé et des conditions climatiques durant la pousse de celle-ci. Chaque distillerie produit donc des rhums agricoles aux caractéristiques différentes, et même les rhums d’une seule et même distillerie pourront être différents.
Lors de la dégustation, les rhums agricoles auront un caractère très aromatique, des parfums dit « plus naturels », avec des notes végétales, épicées ou florales.
Pour le rhum traditionnel, là aussi, les manières de le déguster sont nombreuses : en cocktail, accompagné ou pur.
Lors de la dégustation du rhum de mélasse, on pourra constater que ce type de rhum est en général moins aromatique qu’un rhum agricole. Le profil aromatique d’un rhum traditionel sera plus porté sur le sucré et le gourmand, avec des arômes caramélisés, de cacao, de réglisse et de vanille. Ces rhums possèdent en général une bonne rondeur en bouche, ce qui rend leur dégustation très agréable.
Dans les Antilles, on dira qu’il n’y a pas d’heure pour déguster un ti rhum ! Par ailleurs, chaque verre de rhum à un surnom en fonction de l’heure à laquelle on le consomme. Par exemple, le matin, le verre de 7h se nomme le « Décollage ». Un moyen de bien se réveiller. Celui de 15h se nomme l’heure du Christ. On trouve aussi le Vaten-coucher, le verre de 23h, juste avant d’aller dormir.
Au Club des Connaisseurs, nous recommandons à tous les amateurs de rhums, de toujours boire avec modération, l’abus d’alcool étant dangereux pour la santé. Concernant le moment pour boire un verre de rhum, un cocktail ou un rhum pur à l’heure de l’apéritif ou du digestif est toujours agréable. Bien évidemment, vous pouvez aussi en consommer lors de vos soirées endiablées (mais toujours avec modération 😉).
Grâce à sa légèreté, sa fraîcheur et ses arômes « plus naturels », le rhum agricole sera idéal à utiliser dans un délicieux cocktail aux agrumes, composé de liqueurs ou aux saveurs exotiques.
Le rhum traditionnel sera plus adapté pour les cocktails classiques comme le Sidecar ou le Old Fashioned.
En général, on trouve des rhums agricoles et du rhums industriels à des taux d’alcool similaires. Bien que la réglementation sur les rhums au niveau mondial ne soit pas définie clairement, la législation européenne pour le rhum impose un degré d’alcool maximum de 96° au sortir de l’alambic, et le rhum embouteillé doit être titré à 37,5° minimum.
Cependant, le rhum agricole étant produit à partir de jus de canne frais, on peut en trouver à des degrés parfois très élevés. C’est le cas des « Brut de colonne » ou « Brut de fut » qui peuvent atteindre les 70% ABV (Alcool By Volume).
Depaz Port cask finish
Ce rhum vieux agricole est produit par la maison Depaz en Martinique, une maison reconnue pour la qualité de ses rhums. Cette édition spéciale est vieillie en fûts de chêne, puis fini pendant 11 mois en fûts de Porto. Au nez, le rhum Depaz port cask finish offre une grande complexité aromatique. Ce rhum agricole offre une expérience gustative très agréable par sa gourmandise en bouche avec des arômes de fruits cuits, de figue, de chocolat et de légères notes florales.
Chalong Bay Rum
L’excellent rhum Chalong Bay est un produit tout à fait singulier, puisqu’il est réalisé par deux Français, selon les méthodes traditionnelles du rhum agricole, mais il est produit en Thaïlande. Bien qu’il possède les caractéristiques d’un vrai rhum agricole, il ne peut donc pas se classer comme tel à cause de son origine géographique de production. Ce pur jus de canne possède une palette aromatique riche au nez, puis fin, élancé et floral en bouche. Sa finale longue, soyeuse et riche en arômes en fait un rhum d’une grande qualité.
A1710 Cheval Bondieu
Le rhum Cheval Bondieu fait partie des « rhums extraordinaires » de la distillerie A1710, une maison très réputée dans l’univers du rhum grâce à la grande qualité de ses rhums. Le Cheval Bondieu est un assemblage de rhums avec un processus de distillation particulier. Ces rhums sont distillés dans un alambic en cuivre en colonne de 7 plateaux (prénommé « La Belle Aline »), puis reposés sous-bois pendant une durée allant de 18 à 36 mois en fûts de chêne Français et Américains. Très expressifs au nez, les arômes épicés, de miel et de marmelade dominent. Au palais, ce rhum possède une palette de saveurs riche. Après une attaque franche, les arômes de canne à sucre caractéristiques des rhums agricoles dominent, puis, des saveurs de cassis, de vanille et de cacao grillé apparaissent, nous entraînant sur une longue finale douce et boisée.
Centenario 25 grand reserva
Ce rhum traditionnel est produit par la distillerie Centenario au Costa Rica. Cette distillerie utilise exclusivement des énergies renouvelables pour produire ses rhums. Le rhum Centenario 25 grand reserva est produit à partir d’une distillation de mélasse en alambic à repasse, mais aussi à partir de miel de canne en alambic à colonne. Après distillation, il est lentement réduit grâce à de l’eau de montagne pure. Il est ensuite vieilli grâce à la méthode Solera pendant 25 ans en ex-fûts de bourbon, puis en fûts de sherry.
Botran 15 ans reserva
Cette marque de rhum traditionnel, fait par la Casa Botran, est produite et vieilli dans les montagnes du Guatemala à 2300m d’altitude. Ce rhum à la particularité de ne pas être fait à parti de mélasse, mais à partir de miel vierge de canne à sucre. Le Botran 15 ans est un assemblage de rhums ayant subi des vieillissements dans d’anciens fûts de Bourbon, de Porto et de sherry pendant une durée allant de 5 à 15 années. Le vieillissement de ce rhum est réalisé selon la méthode Solera. Doux puis sec en bouche, il se distingue par ses arômes de tabac et d’épices douces. Sa finale longue et boisée, se porte doucement vers des pointes de tanin et de vanille.
Franc-Tireur rhum Le Normand
Le rhum Le Normand est un rhum traditionnel issu de mélasse bio brassée, fermentée, distillée et vieilli en fûts toastés par une chauffe aux saveurs normandes. Pour ce rhum produit par la distillerie Franc-Tireur en Normandie, on retrouve une belle complexité, au nez, il est puissant et légèrement épicé et boisé. Puissant et soyeux au palais, on retrouve de légères notes d’épices. Mais ce sont bien les arômes de poires et de pommes normandes qui font toute l’originalité de ce rhum.
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